A la demande du Contrat Rivière Dyle-Gette, des inventaires piscicoles ont été réalisés les 04 et 09 juin derniers sur l’Argentine à La Hulpe et sur la Thyle à Court-Saint-Etienne. Ces inventaires ont été coordonnés par le Département d’Etude du Milieu Naturel et Agricole (DEMNA) et le Service de la Pêche du SPW. Ils avaient pour objectif d’évaluer la richesse piscicole des cours d’eau, tant en nombre d’espèces différentes présentes qu’en nombre d’individus.

La méthode utilisée était celle de la pêche électrique :

Concrètement, un générateur produit un courant. La phase négative est mise à l'eau via une grille métallique (cathode). La phase positive est connectée à une anode de pêche (manche isolant terminé par un anneau d'acier inoxydable), qui va être manipulée par un opérateur. Une fois plongée dans l'eau, l'anode ferme le circuit électrique. Un champ électrique sphérique d'intensité décroissante à mesure que l'on s'en éloigne, va rayonner autour de l'anode et influencer le comportement de tout poisson se trouvant à l'intérieur. Les terminaisons nerveuses présentes sur les flancs des poissons (les lignes latérales) sont des récepteurs sensibles à ce stimulus. La différence de potentiel appliquée à ces lignes latérales va déterminer une modification de comportement chez le poisson, qui va irrésistiblement nager vers le gradient de potentiel le plus élevé. C'est ce qu’on appelle la nage forcée. Une fois arrivé à proximité de l'anode, là où le champ électrique est le plus élevé, le poisson entre en électronarcose - une sorte de perte de connaissance - et est capturé dans une épuisette. Ainsi capturés, les poissons sont pesés, mesurés avant d’être remis à l’eau. Une fois qu'ils ne sont plus soumis au champ électrique, les poissons recouvrent leur mobilité très rapidement et ne gardent aucune séquelle.


Source :www.unamur.be/sciences/biologie/urbe/materiel

L’Argentine

Ce jeudi 04 juin, plusieurs organismes étaient présents à La Hulpe pour prêter main forte à l’équipe du DEMNA et du Service de la Pêche : des membres de la Province, de la Commune, du PCDN, de Natagora, du Contrat Rivière Argentine et du Contrat Rivière Dyle Gette ont pris part à la pêche électrique.
9 espèces piscicoles ont été répertoriées ; listées par ordre décroissant du nombre d’individus : gardons, perches, truites fario, brèmes communes, anguilles, épinoches, grémilles, écrevisses à pattes grêles et rotengles pour un total de 116 individus.

Un des objectifs de la pêche était ici comparatif. En effet, une précédente pêche électrique avait déjà eu lieu à cet endroit en 2000; 4 espèces (perche, gardon, loche franche et goujon) et 29 individus avaient alors été prélevés. Les résultats de la pêche de ce 04 juin sont donc encourageants, d’autant que l’Argentine a connu en 2010 une importante pollution.
Il faut cependant rester prudent dans les conclusions car le protocole d’inventaire suivi en 2000 était sensiblement différent du protocole adopté cette année.

D’autre part, la présence actuelle de certaines espèces telles que les perches, gardons et brèmes est sans doute liée à la présence d’étangs proches du point d’inventaire. Les truites fario prélevées dans l’Argentine avaient toutes sensiblement les mêmes dimensions, ce qui laisse penser qu’elles proviennent d’un déversement et qu’elles ne se reproduisent pas nécessairement dans le cours d’eau.

Notons également l’absence de chabot lors de l’inventaire. Or cette espèce devrait être présente dans cette classe de cours d’eau.

Enfin, les écrevisses prélevées lors de l’inventaire n’appartiennent pas à l’espèce indigène à pattes rouges mais bien à une espèce exotique, et sont potentiellement porteuses saines de la peste de l’écrevisse. Cette maladie représente la première cause de disparition des écrevisses indigènes. Afin d’éviter la propagation de cette maladie, il faut à tout prix éviter de déplacer des écrevisses exotiques, même dans les pièces d’eau fermées, par crainte de voir les cours d’eau proches colonisés.

 
Anguille dans l'Argentine

La Thyle

La pêche électrique a eu lieu le mardi 09 juin en présence de membres de la Province, de la Commune, de Natagora et du Contrat Rivière Dyle Gette.
10 espèces piscicoles ont été répertoriées pour un total de 881 individus : loches franches, chabots, épinoches, goujons, perches, chevaines, rotengles, anguilles, lamproies, gardons.

La présence de lamproies du planer et le rapport chabots/loches élevé sont tous deux des indicateurs encourageants. Ces chiffres sont toutefois à nuancer avec les résultats de l’analyse des macro-invertébrés réalisée conjointement qui laisse sous-entendre une eau de qualité moyenne, présentant une charge organique importante et une eutrophisation du milieu assez marquée.

De plus, le nombre de poissons d’espèces de grande taille est très limité (très peu de prédateurs), la grande majorité de la biomasse prélevée appartient à des espèces de petite taille, ce qui laisse présager d’un déséquilibre au sein de la faune piscicole.

En 2010, une pêche électrique avait également été réalisée à Court-Saint-Etienne, sur l’Orne. Elle avait révélé la présence de 7 espèces : chabot, loche franche, gardon, goujon, épinoche et truite arc-en-ciel pour un total de 1703 individus.